Immersion aux Olympiades du Placis Vert

Thorigné Fouillard

Ce mercredi de printemps, le quartier du Placis Vert bruisse de voix et de mouvements. Les Olympiades ont commencé à 10h30. La Place du village devient arène joyeuse, le poteau d'une maison arborée d'une cible, un but de foot est planté sur le gazon, et les résident·es, jeunes et moins jeunes, s’élancent dans des épreuves ludiques où l’enjeu est moins la victoire que le rire partagé. (mais on sent quand même que la victoire est importante pour certain·es)

Au cœur de ce joyeux tumulte, Romain Brosseau, Flora Diguet et Marie Thomas se glissent avec ceux qui les entourent. Ielles ont pris place dans les équipes, Romain a de la chance, on lui a prévu un chasuble. Mais sinon, pas de texte à jouer, à transmettre. Juste leurs corps, leur écoute, leur présence. Ils et elles jouent, découvrent les règles, encouragent, échouent parfois, mais toujours avec le sourire. Ce jour-là, le théâtre se fait discret, infusé dans le réel, mêlé au soleil, au vent, aux gestes simples et sincères de celles et ceux qui l'entourent.

Pendant ce temps, Cécile Cayrel circule carnet en main. Elle note à la volée une phrase entendue, un détail aperçu. À quelques pas, Marine Iger capte des fragments sonores. Ensemble, elles tissent une mémoire sensible de cette journée.

Cette immersion est à la fois simple et précieuse. Elle fait partie du cheminement de Ce·lleux qui nous entoure·nt, un projet qui chercher à raconter autrement les vies qui peuplent une maison d'accueil spécialisé, à écouter ce qui se dit entre les lignes, à recueillir la force douce du quotidien.

Les Olympiades du Placis Vert furent festives : que deviendront-elles une fois les artistes repassé·es par un temps de réfeéxion, d'écriture, de création ? Que deviendra ce temps, cet espace commun, où l'art s'est glissé sans bruit, pour mieux recueillir ce qui palpite dans le tissu vivant des relations ?

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